Si nous considérions que chaque partie de notre vie représente le chapitre, le tome d’une série de livres ?
Même si l’image est un cliché, je voulais vous proposer de considérer que, telle une histoire, notre vie défile comme les pages d’un livre que nous tournons. Au fur et à mesure que l’histoire prend forme et avance, à chaque page, nous apprenons quelque chose.
La vie devient donc une série de cycles qui se bouclent et d’autres qui commencent.
Et c’est là, où d’après moi, l’image du livre prend tout son sens…
En effet, vous arrive-t-il, pendant votre lecture de « décrocher » au point de devoir relire plusieurs fois la même page ? Peut-être avez-vous du même relire certains livres en entier car vous ne vous en rappeliez plus ?…ou au moins quelques passages ? Vous avez peut-être eu envie de relire des ouvrages qui vous avaient particulièrement plu pour « replonger » dans l’histoire et son univers ?
Imaginez maintenant ce que cela donne à l’échelle de la vie…
Chaque jour, nous apprenons quelque chose si nous prêtons attention aux événements ou aux situations que nous vivons. Tous les instants existent donc pour une bonne raison…
Il en va de même pour toutes les rencontres que nous faisons et toutes les relations que nous entamons. Chaque personne que nous croisons a quelque chose à nous transmettre et pas seulement par ce qu’elle nous dit. Elle interagit avec nous, souvent à son insu, et nous livre plusieurs informations nous concernant (voir l’article « Miroir mon beau miroir ») .
Ainsi, au fur et à mesure que nous traversons la vie, et, que nous rentrons en contact avec des êtres humains, nous évoluons et grandissons.
Alors vous allez peut-être me dire qu’il y a des moments ou des relations dont vous vous seriez bien passé ? Et je vous répondrais : « Oui je comprends, mais seriez-vous la même personne aujourd’hui ? »
Cet article fait suite à des épisodes que j’ai moi-même traversés et aussi des situations que certains de mes proches ou clientes, que je soutiens et accompagne, rencontrent actuellement. J’espère ainsi leur donner quelques pistes à explorer afin de leur permettre de trouver un peu de légèreté dans les phases difficiles.
La vie nous donne toujours à relever des défis que nous pouvons remporter
Lorsque nous traversons des moments délicats voire difficiles, nous avons particulièrement besoin de prendre soin de nous. Cela peut d’ailleurs se faire au détriment des autres et nous pousser à penser que nous sommes trop égoïstes. Nos conditionnements nous poussent souvent à le croire. En effet, beaucoup d’entre nous ont été éduqués avec pour seul mot d’ordre « Fais plaisir » ou « Sois parfait » (ces fameux messages contraignants issus de l’Analyse Transactionnelle).
Il est alors tentant, voire obligatoire, que nous nous consacrions aux autres avec acharnement. Pendant ce temps, nous évitons de penser à nous et organisons alors, magistralement, notre fuite. Si nous ne prenons pas garde, nous allons nous épuiser et nous « renier », ce qui invariablement, nous amènera au « pétage de plomb ».
Plusieurs questions alors s’imposent : « Qui s’occupera de vous quand vous irez mal ? », « Comment pourrez-vous soutenir les autres quand vous serez au plus bas? », « A qui en voudrez-vous particulièrement? ».
Vous chercherez peut-être de l’aide ou constaterez qu’il n’y a personne pour vous accompagner dans cette période. Ou vous trouverez une bonne âme qui vous apportera son soutien et dont vous deviendrez probablement dépendants(es).
Tous ces chemins, à un moment, nous mènent à un fort sentiment de culpabilité glissé dans un gant de colère…
Prenons soin de nous
J’ai souvent la remarque, qu’en plus d’avoir peur de passer pour un égocentrique, mes proches ou mes clients me rapportent qu’ils « ne savent pas faire » et n’en voient pas l’utilité.
Je commencerais par répondre à la deuxième remarque qui me semble essentielle dans la quête d’autonomie d’un(e) dépendant affectif. Si nous nous tournons toujours vers les autres afin de soulager nos esprits par l’aide que nous leur accordons, nous ne serons jamais en capacité de nous faire face. D’autre part, puisque nous soutenons les autres, nous attendrons très certainement que « ces autres » nous viennent en aide quand l’heure sera venue. Le hic dans l’histoire est que nous ne pouvons pas soulager totalement autrui comme autrui ne pourra nous apaiser durablement… Pourquoi ?
Parce que nos maux et nos manques nous concernent NOUS
Nous sommes en mal d’amour ou d’amitié sincères ? C’est probablement parce que nous n’avons pas cultivé cela en nous. Nous attendons que la tendresse et tous ces sentiments cités précédemment viennent de l’extérieur. La mauvaise nouvelle est que personne ne peut combler ce vide en nous.
Nous avons en outre une tendance naturelle à craindre de souffrir et nous mettons en lutte contre la douleur, la colère et la culpabilité que nous pouvons ressentir ou que nous avons peur de ressentir. Si nous nous contentions d’accepter ces ressentis et de les accueillir simplement, avec douceur. Ils font, en effet, partie de nous et sont parfaitement légitimes…
Apportons-nous de la tendresse
Dans les premiers instants douloureux, accordons nous toute notre attention. Apprenons à lâcher prise sur la situation. Acceptons que nous n’avons aucun contrôle ni aucune maîtrise sur ce qu’il nous arrive. Ralentissons le rythme. Reposons-nous. Passons de bons moments avec des personnes qui nous aiment et que nous aimons. Savourons le moindre instant de bonheur à sa juste valeur. A l’image d’un bon plat, rendons chaque moment le plus délicieux possible. Soyons bienveillants et attentifs envers nous.
Resserrons les rangs
Il est probable que dans ces moments, nous mettions quelques uns de nos « contacts » de côté car ils ne nous apportent pas ce dont nous avons besoin dans cette phase de notre vie. Ils sont peut-être même « nocifs » pour nous. Il se peut qu’à l’issue de cette page d’histoire personnelle, certains disparaissent complètement de notre entourage ou changent de « cercle » dans la constitution de notre réseau. Rassurons-nous, ils n’en prendront pas ombrage éternellement. Il se peut même, qu’en fin de compte, nous ne leur manquions pas. Et si tel était le cas, réfléchissons à ce qu’ils nous apportaient vraiment (les plus et les moins). Ceux qui devront rester demeureront à nos côtés.
Détendons-nous
Pour ce faire, chacun d’entre nous a ses « astuces »…Faire du sport, se promener en pleine nature, écouter ou jouer de la musique, chanter, peindre, dessiner, sculpter, créer, écrire, prendre un bain, cuisiner, se faire faire un massage, méditer…
Faisons la liste des choses qui nous détendent et nous font plaisir et…Action !
Ne craignons pas la réaction de notre environnement
Ceux qui nous aiment comprendrons ou finirons par le faire. Ceux qui croyaient nous aimer, ferons comme nous et nous écarterons…pour notre bien à tous.
Restons autonomes
Nous avons tendance à confondre soutien avec assistance. Les personnes qui nous soutiennent sont celles qui restent à nos côtés pendant que nous traversons la tempête. Elles nous écoutent patiemment sans nous juger ni nous « conseiller » sur ce que nous devons faire. Elles nous suggèrent des pistes et nous rappellent que nous devons prendre soin de nous pour aller mieux et devenir plus « solide ». Elles nous encouragent et nous félicitent pour chaque petite victoire. Elles nous aident à nous décrocher de notre dépendance en ne faisant rien à notre place. Car elles savent que si elles le font, nous ne pourrons pas apprendre de cet épisode de notre vie. Enfin, elles sont bienveillantes envers vous et non pas condescendantes.
Appliquons ce traitement jusqu’à l’ouverture du prochain chapitre
Au fur et à mesure que nous prenons soin de nous et veillons à aller au mieux, nous opérons notre résilience. Certes, le déséquilibre ressenti peut-être intense mais rappelons-nous, pour se retrouver, il est nécessaire de se perdre un peu. Autrement dit, c’est dans le déséquilibre que nous pouvons trouver l’équilibre…sinon, comment savoir que nous sommes « équilibrés » ?
Petit à petit, nos forces reviennent. Notre nouveau NOUS apparaît. De nouvelles personnes prennent place dans notre vie. De nouveaux événements positifs se produisent. Il se peut que la « lumière » qui apparaît nous éblouisse un peu et nous donne envie de faire demi-tour. Il se peut que nous soyons pris de panique devant tant de nouveauté (voir l’article « Quand la lumière nous fait peur »). Là encore, soyons indulgents envers nous et prenons le temps de nous accoutumer à tout ça…
Peut-être même que nous reproduirons des comportements qui nous nuisent à nouveau. Peu importe, la vie reste patiente et s’avère être un redoutable professeur. A l’image de la page du livre que nous relisons plusieurs fois car nous n’arrivons pas à comprendre ou que nous décrochons, la relecture se reproduira jusqu’à parfaite assimilation…L’essentiel, dans tout ça, est qu’au bout d’un moment, nous serons vraiment conscients de ce que nous faisons et les choses seront de plus en plus faciles à traverser.
Enfin, il sera des périodes où nous aimerons, comme lorsque nous relisons un livre qui nous a plu, que nous revivions la même histoire ou retombions dans « nos travers » car nous avons encore envie d’y « goûter »…alors, là aussi, faisons-le en pleine conscience car notre lucidité nous permettra d’éviter ou de limiter la souffrance.
Je finirai par une citation de Sénèque qui m’accompagne toujours dans les moments compliqués de ma vie :
La vie ce n’est pas d’attendre que les orages passent, c’est d’apprendre comment danser sous la pluie
J’espère que cet article aura répondu à certaines de vos interrogations et reste à l’écoute de vos questions et remarques via le formulaire « Contact » du blog.
Vous vous reconnaissez peut-être ? Vous avez envie de comprendre et vivre mieux ce genre de situation ?
Vous reconnaissez la situation de quelqu’un de votre entourage et ne savez pas comment l’aider ? Communiquez-lui l’adresse du site ou mon numéro
Tel : 06 33 67 52 63
A bientôt !
Stéphanie
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