J’avais envie, dans cet article, de vous partager mon expérience de dépendante affective en voie de guérison et toutes les observations que j’ai pu faire durant les derniers mois.
Dans mon précédent écrit, je vous confiais à quel point la découverte de mon « côté sombre » avait été bénéfique pour moi en 2016.
S’en sont suivies de nouvelles expériences de vie pour moi et une nouvelle transformation de mon réseau relationnel.
Quand on accepte de laisser partir ce qui s’en va, le nouveau peut prendre place
J’ai lu quantité de choses à propos de la dépendance affective et les pistes de guérison. Chaque fois, je retrouve, comme vous certainement, les mêmes éléments redondants et essentiels. Cependant, j’ai souvent constaté qu’on décrivait bien les symptômes de cette dépendance puis l’état obtenu lorsque nous étions « guéris ». Ok…mais qu’en est-il de la phase intermédiaire ?…
Certes, nous constatons que lorsque nous ne sommes pas sortis de la dépendance affective, la vie s’évertue à nous répéter les mêmes scenarii et parfois avec une violence de plus en plus manifeste pour nous. Ces schémas se répètent donc sans cesse jusqu’à nous laisser pantelants et vidés de toute énergie ou tout espoir. La vie nous teste pour nous permettre d’évoluer et guérir nos blessures.
A force de vivre pareilles situations, j’avais fini par penser que je n’en sortirai jamais
Alors, peut-être comme vous, j’ai appliqué ce que j’avais lu ça et là à la lettre. Les « recettes » sont toujours plus ou moins les mêmes : aimez-vous avant de chercher à aimer et être aimé(e), observez une phase de célibat jusqu’à ce que la première étape soit acquise, prenez soin de vous avant de prendre soin des autres (ou pour prendre soin des autres correctement)…
Puis, étant du genre acharnée, j’ai réalisé à un moment que tous ces points étaient « validés » mais que, pour autant, je faisais toujours plus ou moins le même type de rencontres à titre amical ou sentimental !
Je remarquais dans le même temps que ce célibat devenait plaisant pour moi. J’avais mes occupations, prenais soin de moi, développais mon activité professionnelle et menais une vie plutôt épanouissante.
Après avoir vécu cette « relation » que j’évoque dans mon précédent article et d’y avoir enfin mis un point final, je m’apprêtais à me murer dans la solitude. Puis j’ai soudain réalisé que je n’en avais tout simplement pas envie. Cette sensation était nouvelle pour moi car je ne souhaitais plus démarrer une nouvelle relation pour oublier la précédente, mais juste m’ouvrir à une autre expérience, en conscience.
La vie s’est donc chargée de m’amener ce que je désirais et cette dernière relation m’a profondément changée. Certes, cela n’a pas été sans peurs, ni douleurs mais j’ai beaucoup appris sur moi et le fonctionnement de ce qu’on appelle « dépendance affective ».
J’ai compris ce que signifiait « lâcher prise »
Accepter de n’avoir aucun contrôle sur la relation et se laisser aller à vivre ce qui doit être vécu…En profiter pleinement et à chaque instant. Intégrer mon besoin d’aimer plus que de l’être d’ailleurs. Comprendre l’expression « donner sans rien attendre en retour ».
Puis la peur m’a de nouveau envahie
…Peur de l’intensité émotionnelle que je ressentais au travers de cette relation. En revanche, je n’avais plus peur de perdre cet homme. Mais « l’obsession » revenait à grand pas. J’éprouvais de nouveau des difficultés à me concentrer sur mon travail, à dormir, à « stopper ma tête ». J’ai fini par transmettre cette insécurité à mon partenaire avec lequel il est devenu impossible de communiquer. Plus je faisais un pas vers lui, puis il reculait. Il n’était pas disponible pour moi et me renvoyait par effet miroir mon indisponibilité envers moi-même. Les attentes se remettaient en place et telle une assoiffée au milieu du désert, je m’abreuvais des quelques gouttes qu’il m’accordait via les rares messages qu’il me laissait de temps à autre. Il m’aura fallu 3 semaines de ce « traitement » pour comprendre que, tout simplement, nous n’étions pas fait pour nous entendre tant nos besoins divergeaient. Trois semaines pour comprendre que cet homme, blessé lui aussi, refusait tout simplement l’amour et la tendresse que je lui portais…fin de l’histoire…
Personne n’a de pouvoir sur personne
Pendant toute la durée de cette relation, j’ai pu observer mes propres comportements. Le spectre de la dépendance affective s’est à nouveau présenté à moi. J’étais de plus en plus tétanisée par le fait d’être à nouveau envahie par tous les « phénomènes » déjà connus de la DA.
Cette fois j’ai décidé d’écouter ma petite voix intérieure
Elle m’a permis de prendre conscience que mon besoin d’aimer n’était pas comblé, alors que je croyais que je souffrais, à nouveau, de ne pas être aimée. J’ai, dans le même temps, pris beaucoup de distance par rapport à tout ce que j’avais lu sur le « comment guérir de la dépendance affective ». J’étais en effet très en colère contre toutes ces théories avancées par beaucoup de coachs ou de thérapeutes. Il me semblait tout à coup qu’une seule méthode appliquée en série sur une somme d’individualités demeurait inefficace. J’ai choisi de commencer à cesser de croire que j’étais dépendante affective…
Et si je cessais de croire que je suis dépendant(e) affectif (ve) ?
J’ai réalisé à quel point « l’étiquetage » nous limite dans nos capacités de résilience. Je vous encourage à vous poser la question et de voir comment elle résonne en vous. Allez-y simplement : « Et si je n’étais plus dépendant affectif ? » Ce serait comment selon vous ? A quoi ressemblerait votre vie ? Comment entreriez-vous en relation ? Auriez-vous toujours envie d’observer un célibat quasi contraint ? Prenez le temps « d’écouter » vos émotions : vous ressentez peut-être de la peur ? Peur d’être à nouveau confronté (e) à l’échec amoureux ? Peur d’être rejeté(e) ou abandonné(e) ? Peur de souffrir ? Peur de connaître le feu de la passion si éphémère ? Et si je vous disais que la peur fait partie de tout chemin, que sa présence est simplement là pour vous signaler un danger. Est-ce si dangereux, pour vous, de rencontrer une nouvelle personne ? Si la réponse est oui, de quels dangers vous prévient-elle ? Attention à ne pas « se prendre les pieds dans le tapis » durant cette phase ! En effet, la peur est générée par vous et pour vous. Son intention est positive pour vous. Elle vous invite à vous mettre en sécurité, seul(e). Lorsque je me suis posée cette question, évidemment, la peur a jailli en moi. J’ai voulu faire demi-tour. Et puis j’ai réalisé que la peur m’encourageait à continuer de prendre soin de moi, de respecter mes besoins, tout simplement. Elle ne m’invitait pas à avoir peur de « l’autre » et du mal qu’il pourrait me faire.
J’ai compris à ce moment, que le célibat reste certes nécessaire, pour détecter nos besoins et les respecter ; pour apprendre à nous aimer tel que nous sommes ; embrasser notre zone d’ombres ; apprendre à cheminer vers notre authenticité ; ouvrir notre cœur et suivre ce qu’il nous préconise, en confiance, car lui seul sait ce qui est bon pour nous.
Et là, une évidence m’est apparue
Comment savoir si je guéris si je m’isole ? Comment continuer à évoluer si je stoppe toute volonté de rencontrer quelqu’un ?
Alors, bien évidemment, et comme toujours, je vous recommande la plus grande bienveillance envers vous-mêmes avant de faire quoi que ce soit. Entrez en contact avec vos sensations et émotions car elles constituent un message pour vous. Essayez d’identifier le type d’émotion qui prédomine en vous et « discutez » avec elle. Au besoin, faites-vous accompagner par un professionnel afin de mettre le doigt dessus plus facilement. Prenez le temps qu’il vous faudra mais surtout : acceptez de faire le chemin le cœur ouvert. La vie vous le rendra ! Lorsque le moment sera venu, vous rencontrerez à nouveau quelqu’un qui vous apprendra encore des choses sur vous, qu’elle que soit l’issue de la relation.
Autorisez-vous à vivre une nouvelle aventure en conscience
Savourez chaque moment passé avec votre partenaire. Laissez le futur au futur. La vie ou l’univers a un plan pour vous et l’issue sera toujours positive pour vous quoi qu’il arrive. Agissez en étant un maximum autonome comme vous avez appris à le faire en étant célibataire. Expérimentez vos nouveaux acquis au travers de votre nouvelle relation sentimentale. Observez-vous dans cette relation. Prenez conscience de tous vos mouvements intérieurs et extérieurs. Exprimez vos ressentis et vos désirs au fur et à mesure. Si c’est une personne bénéfique pour vous, elle comprendra. Dans le cas contraire, vous « gagnerez » du temps et déciderez, en votre âme et conscience de ce que vous devez faire pour être juste envers vous-mêmes et votre partenaire. Cela ne remettra pas en cause la qualité de la personne que vous avez fréquentée. Cela vous apprendra qu’une relation peut ne pas être « pour la vie » sans que vous en sortiez anéantis. Votre capacité à aimer, à Vous aimer, vous permettra simplement de guérir plus vite et de remercier la vie de vous avoir fait découvrir de nouvelles choses.
J’espère que cet article vous aura permis de trouver des pistes de réflexion afin de vous sentir mieux dans votre vie. Vous pouvez me laisser vos observations ou remarques en commentaires. Je me ferai un plaisir de vous lire et vous répondre si besoin.
Pour me contacter, vous pouvez utiliser le formulaire « Contact » du blog et également mon numéro de téléphone : 06 33 67 52 63
Bien à vous
Stéphanie
8 Commentaires
Bonjour Madame……je viens de découvrir votre blog et cet article est tellement vrai qu’il m’en a donné des frissons ! Le plus difficile est de croire que demain peut être meilleur mais votre témoignage rend l’espoir du lendemain beaucoup plus accessible et lumineux….
au plaisir de lire les autres articles , merci pour avoir ouvert votre coeur……bonne continuation !
Un grand merci pour avoir pris le temps de me laisser un message.
Que cet article vous ait touché me va droit au coeur. C’est clairement la raison d’être de ce blog 🙂
A bientôt sur d’autres articles 😉
Très belle fin de semaine à vous !
Merci beaucoup pour cet article qui me redonne tellement d’espoir et de confiance ! Vous ne pouvez pas savoir !
Merci pour votre commentaire Catherine et ravie que cet article vous apporte espoir et encouragement.
Bien à vous
Stéphanie
Très intéressant.
Merci à vous 🙂
Quel beau message vous nous transmettez par cet article. La dépendance affective est le fléau qui m’habite depuis quelques années maintenant, alors que je n’ai que 21 ans. Je viens d’en prendre conscience : le début de la guérison ? Je l’espère sincèrement. En tous cas, votre message a éclairé ma route, quand celle ci était plus que sombre. Les livres sur la compréhension de la dépendance affective ne délivrent malheureusement pas un message aussi optimiste que le vôtre. Alors in grand Merci ! J’ai choisi d’aimer la vie, d’aimer les autres, de m’aimer MOI. J’ai choisi de vivre. Je garde espoir.
Bonjour Brice,
Merci pour votre message. Pour renforcer encore votre optimisme, je tenais à vous féliciter de cette prise de conscience à votre âge. Le fait d’être conscient de ses comportements et fonctionnements constitue en effet une grande marche vers la guérison. Je suis ravie que ces quelques articles vous permettent d’y voir plus clair et je vous souhaite un bon cheminement vers votre autonomie affective ! 🙂 Bien à vous
Stéphanie